■ SUD, un outil de lutte pour les revendications L’histoire des conflits sociaux, loin d’être une longue suite de malentendus, témoigne d’une lutte incessante et acharnée entre deux mondes dont les intérêts sont fondamentalement antagonistes. La concertation et la négociation, aussi importantes soient-elles dans l’activité syndicale, suffisent rarement à imposer à elles seules la satisfaction des revendications. C’est donc, fondamentalement, le rapport de forces créé dans et par les luttes qui est déterminant pour gagner.
■ SUD, un outil de lutte pour la transformation sociale
Les attaques qui frappent les entreprises de notre secteur, au-delà de quelques différences d’aspect liées à leurs spécificités, ne diffèrent en rien, sur le fond, de celles qui pleuvent sur l’ensemble du monde du travail. À l’origine de ces attaques, on trouve la dictature des marchés financiers soutenue par le néo-libéralisme, dernier avatar en date du capitalisme.
Ce rouleau compresseur n’épargne aucun secteur de la vie sociale, exacerbant partout les impératifs de rentabilité financière et l’agressivité commerciale, libéralisant et privatisant les services publics, éléments essentiels de la cohésion sociale, ou sacrifiant leurs missions, réduisant l’environnement, les êtres, leurs rêves et leurs espoirs à l’état de marchandises, vite rentabilisées et vite jetées une fois consommées. Au développement du chômage, de la précarité et de la misère sociale dans les pays dits développés correspondent la mise à sac du reste du Monde, et la pauvreté qui s’y généralise.
Dans ces conditions, prétendre apporter des solutions de fond sur le seul champ professionnel en faisant abstraction du contexte général de la société ne serait que pure illusion.
Le syndicat SUD de la P2ST, l’affirme sans ambiguïté : l’émancipation des travailleurs et des travailleuses ne peut se faire qu’au prix d’une rupture avec le système capitaliste et tous les systèmes d’oppression. Elle sera le fruit de l’action consciente, collectivement déterminée, mise en oeuvre et librement consentie par les travailleuses et les travailleurs eux-mêmes, ou elle ne sera pas.
■ C’est pourquoi SUD inscrit son action dans une double continuité :
- Celle définie en 1906 par la CGT dans la charte d’Amiens, qui assigne au syndicalisme un double objectif et une exigence : défense des revendications immédiates et quotidiennes, et lutte pour une transformation d’ensemble de la société en toute indépendance des partis politiques et de l’État.
- Celle du projet de socialisme autogestionnaire porté par la CFDT dans les années 70, dans la mesure où il place les travailleur-euse-s et la nécessité de la démocratie la plus large au cœur de l’objectif de transformation sociale comme de la démarche visant à y parvenir.
■ Une intervention interprofessionnelle solidaire Indépendant de tout parti politique, de tout pouvoir, le syndicat SUD ne se revendique pas "neutre" et ne limite pas son champ d’intervention et de réflexion à la stricte branche professionnelle.
SUD a cherché à tisser des liens interprofessionnels avec des forces syndicales d’autres secteurs. C’est ce qui a conduit SUD à s’engager dans l’Union syndicale "Solidaires".
Le paysage syndical français est loin d’être stabilisé. Le syndicat SUD de la P2ST souhaite, avec SUD PTT et l’Union syndicale Solidaires, participer à une recomposition syndicale large avec toutes les forces qui n’acceptent pas les logiques libérales à l’œuvre actuellement et qui souvent se retrouvent lors des grandes échéances sociales de notre pays. Il s’agit de participer à une resyndicalisation dans ce pays. Il s’agit aussi d’inventer des structures syndicales moins déconnectées du terrain, plus à même de répondre aux diversités de situation du salariat d’aujourd’hui, mais aussi au chômage et aux exclusions.
Fondée sur des valeurs de solidarité, d’unité et de démocratie, la pratique syndicale de SUD s’appuie sur la mobilisation consciente des salariés et sur une information la plus transparente possible.
■ Des formes d’action démocratiques SUD a pour ligne de conduite de dégager ce qui fait consensus et qui permet à tous les salariés concernés d’exprimer leurs aspirations, leurs revendications et leur volonté d’action collective. SUD favorise les pratiques d’auto organisation des salariés permettant de dépasser les divisions syndicales : assemblées unitaires de personnel, élection de délégués de centres, comité de grève, coordination... SUD est favorable à l’expression directe des salariés à travers la pratique de consultations.
Le syndicat SUD utilise toutes les formes d’action : de la pétition à la grève générale en passant par les manifestations nationales ; l’essentiel étant qu’elle soit adaptée à l’objectif revendicatif, à l’état de mobilisation du personnel concerné, un des éléments étant de favoriser l’unité des organisations syndicales.
Dans ses moyens d’action, SUD essaie d’avoir une pratique la plus en prise possible avec les réalités de terrain : tournée de bureaux régulières, utilisation des heures d’information syndicale, assemblée de personnel... Mais aussi un souci de transparence par rapport aux négociations, aux projets discutés avec les directions. Ainsi lors de chaque accord, SUD communique auprès du personnel l’intégralité des projets des directions accompagnée de ses propres commentaires.