La formation professionnelle continue

Rédigé le 12/07/2024

La formation professionnelle est un droit individuel inscrit dans plusieurs lois. Ce droit permet de se former tout au long de sa vie afin d’acquĂ©rir de nouvelles compĂ©tences. Sa mise en place, telle que le financement de la formation, l’indemnisation du/de la stagiaire pendant sa formation, dĂ©pend du statut de cette personne. Par souci de simplification, on ne parle ici que de la formation en prĂ©sentiel (ou Ă  distance) et en distinguant principalement deux grandes catĂ©gories de personnels : les demandeur·euse·s d’emploi et les salarié·e·s.


De quels droits à la formation parle-t-on ?


La formation professionnelle est un droit individuel inscrit dans plusieurs lois ; il permet de se former tout au long de sa vie afin d’acquérir de nouvelles compétences. Sa mise en place, telle que le financement de la formation, l’indemnisation du/de la stagiaire pendant sa formation dépend du statut de cette personne.

Par souci de simplification, on ne parle ici que de la formation en prĂ©sentiel (ou Ă  distance) et en distinguant principalement deux grandes catĂ©gories de personnels : les demandeur·euse·s d’emploi et les salarié·e·s, en prĂ©sentant d’abord ce qui est propre Ă  chaque catĂ©gorie, puis ce qui leur est commun.


Pour les demandeur·euse·s d’emploi, quelle formation professionnelle ?


Des possibilités de formations complètes, avec certifications reconnues (sur titres professionnels du ministère chargé de l’Emploi, ou diplômes de l’Éducation nationale), sont offertes aux demandeur·euse·s d’emploi inscrit·e·s à Pôle emploi (qu’ils/elles soient indemnisé·e·s ou non par Pôle emploi).

Ces formations ont pour objectif soit la reconversion professionnelle lorsque le métier d’origine a disparu, de par l’évolution des technologies, soit l’évolution dans sa filière d’origine, lorsque les métiers ont évolué et nécessitent de nouvelles compétences d’un niveau généralement plus élevé que le niveau initial.

Ces formations qualifiantes sont proposées par l’AFPA (Agence pour la formation professionnelle des adultes), les GRETA (Groupement d’établissements de l’Éducation nationale), et divers organismes de formation, selon les régions.

Les principaux financeurs de ces formations – toujours complètement gratuites pour les stagiaires – sont aujourd’hui les conseils régionaux, puis, dans une moindre mesure, Pôle emploi, avec les dispositifs des AFC (actions de formations collectives) et des AFI (actions de formations individuelles).

Cette offre de formation Ă©tant rĂ©gionalisĂ©e depuis la fin des annĂ©es 2000, des formations quasiment identiques peuvent ĂŞtre de durĂ©es assez diffĂ©rentes d’une rĂ©gion Ă  l’autre, prĂ©cĂ©dĂ©es ou non de remises Ă  niveau, comporter plus ou moins de pĂ©riodes d’application en entreprise…

Il est essentiel dans cette complexitĂ© de savoir oĂą se renseigner sur l’offre disponible auprès de :

  • PĂ´le emploi ;
  • des organismes de formation (notamment via leurs sites Internet) ;
  • du CARIF-OREF (Centre animation ressources d’information sur la formation/ observatoire rĂ©gional emploi formation) de sa rĂ©gion : reseau.intercariforef.org ;
  • d’une CitĂ© des mĂ©tiers (s’il en existe dans sa rĂ©gion) : reseaucitesdesmetiers.com

Y a-t-il un dispositif spécifique pour les travailleur·euse·s handicapé·e·s ?


Les demandeur·euse·s d’emploi reconnu·e·s travailleur·euse·s handicapé·e·s par leur MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) peuvent sur décision de celle-ci avoir accès à des dispositifs de formations de reconversion qualifiantes, qui leur sont réservés.

Il s’agit des CRP (Centres de rĂ©adaptation professionnelle) qui dispensent des formations pouvant durer un an ou plus, gĂ©nĂ©ralement prĂ©cĂ©dĂ©es de mises Ă  niveau pouvant aller jusqu’à 6 mois : fagerh.fr


Quelle formation professionnelle est proposée aux salarié·e·s ?


Tout employeur est dans l’obligation d’assurer l’adaptation de ses salarié·e·s Ă  leur poste de travail. La loi de 2018 a transformĂ© le plan de formation de l’entreprise en « plan de dĂ©veloppement des compĂ©tences » et n’oblige pas l’employeur Ă  mettre en place ce type de plan. Cette rĂ©forme, nuisible aux salarié·e·s, a entraĂ®nĂ© la suppression du congĂ© individuel de formation (CIF), Ă  visĂ©e de nouvelle qualification de salarié·e·s souhaitant se reconvertir professionnellement. Le CIF a ainsi disparu du paysage de la formation professionnelle au 1er janvier 2019.

Si le « plan de développement des compétences » existe, il rassemble l’ensemble des actions de formation retenues par l’employeur pour les salarié·e·s de l’entreprise. Le salarié ne peut pas refuser une action de formation dans le cadre d’un plan de développement des compétences. Ces actions se déroulent pendant le temps de travail, avec maintien du salaire. L’entreprise ne peut pas imposer des heures de formation en dehors du temps de travail.


Existe-t-il un dispositif pour tous ? Le CPF, qu’est-ce que c’est ?


Le compte personnel de formation (CPF) existe depuis janvier 2015 et a Ă©tĂ© modifiĂ© plusieurs fois depuis. La loi du 5 septembre 2018 (loi dite pour la libertĂ© de choisir son avenir professionnel) a Ă©tĂ© la dernière.

Le CPF permet Ă  chacun·e de cumuler des droits de formation tout au long de sa carrière et reste valable en cas de changement de situation (passage de chĂ´mage Ă  emploi ou vice-versa, changement d’employeurs, etc.). Il est, en termes de bĂ©nĂ©ficiaires, largement ouvert : demandeur·euse·s d’emploi, salarié·e·s, fonctionnaires et agent·e·s contractuel·le·s, travailleur·euse·s indĂ©pendant·e·s, professions libĂ©rales et non salariĂ©es…

Depuis le 1er janvier 2019, il est alimentĂ© en euros, avec un taux de conversion Ă  15 â‚¬/heure pour les droits antĂ©rieurement acquis en heures. Il est plafonnĂ© Ă  500 â‚¬ par annĂ©e de travail et 5 000 â‚¬ au total (soit 10 ans). Les plafonds sont portĂ©s Ă  800 â‚¬ et 8 000 â‚¬ pour certain·e·s salarié·e·s peu qualifié·e·s (n’ayant pas atteint le niveau CAP-BEP) ou bĂ©nĂ©ficiaires de l’obligation d’emploi des travailleur·euse·s handicapé·e·s…

Pour l’utiliser, vous devez vous crĂ©er un compte sur le site dĂ©diĂ© : moncompteformation.gouv.fr/

Si vous aviez acquis des droits au DIF (droit individuel Ă  la formation, remplacĂ© depuis 2015 par le CPF) non utilisĂ©s au 31 dĂ©cembre 2014, vous pouvez abonder votre CPF de ces droits avant le 31 dĂ©cembre 2020. Pour cela, munissez-vous de votre bulletin de salaire de dĂ©cembre 2014 (ou janvier 2015) pour connaĂ®tre votre solde DIF et le transfĂ©rer dans votre CPF.

Le CPF est un dispositif néolibéral critiquable en ce qu’il pousse à la marchandisation de la formation professionnelle, qui devient un bien de consommation comme un autre, que l’on va pouvoir se payer directement sur une appli, sans prendre le conseil de quiconque, en fonction de son « pouvoir d’achat » et de ses envies du moment, puis que l’on va ensuite évaluer en ligne, un peu comme un restaurant, ou ses vacances…

Ce droit, qui est assez pauvre (au bout de 10 ans, le plafond de 5 000 â‚¬ correspondra, sur la base du taux de conversion de 15 â‚¬/heure, Ă  330 heures, soit environ 10 semaines de formation), produit l’émiettement de l’offre de formation en « blocs de compĂ©tences », dont l’employabilitĂ© Ă  l’issue de la formation n’est pas garantie. Pour des formations rĂ©ellement qualifiantes, cela implique des durĂ©es supĂ©rieures…